TÉMOIGNAGE DE GRÂCE REÇUE – FAUSTO SCIVOLETTO
Le Seigneur m’a fait don de la foi. Mes parents m’ont transmis ce précieux cadeau, l’ont expliqué et nourri ; ma formation au sein des écoles des Pères Salésiens m’a permis de la confirmer et de la renforcer. Mon expérience en tant qu’époux et père de famille a sublimé cette foi, lui conférant une valeur inestimable.
J’ai toujours ressenti le besoin de cultiver ma foi dans le Christ Sauveur, malgré mes limites caractérielles et mes fragilités. J’ai été placé dans des conditions idéales pour le faire. Le Seigneur m’a également comblé d’autres dons immenses : une épouse extraordinaire, compagne de vie et de foi, trois enfants magnifiques et en pleine santé, ainsi qu’un emploi garantissant un cadre de vie serein, avec une vision du futur positive et constructive.
Je suis conscient d’être un homme très heureux et de devoir remercier le Seigneur à chaque instant. Toutefois, cela a été mis à l’épreuve le 9 août 2023, lorsque j’ai reçu la douleur la plus intense : je me trouvais en vacances à Rome, en compagnie de mon épouse et de mes enfants, lorsque j’ai ressenti une douleur aiguë à l’abdomen, se propageant rapidement à tout mon tronc.
Une course effrénée aux urgences de l’hôpital a été nécessaire. Un scanner a révélé une thrombose à l’artère mésentérique supérieure, celle qui permet l’afflux sanguin au système digestif. La bonne nouvelle était que cette condition avait été détectée avant qu’un infarctus ne survienne, juste à temps pour agir. On m’a transféré au département de radiologie interventionnelle, où une angiographie a été réalisée pour résoudre la thrombose. Le lendemain, je rentrais chez moi.
Cependant, moins de deux heures après mon retour dans notre domicile de vacances à Rome, le même malaise est réapparu, accompagné d’une douleur insupportable. Une nouvelle course à l’hôpital, un nouveau scanner, et un diagnostic compliqué : une dissection aiguë de la même artère mésentérique supérieure. Une fausse lumière dans le vaisseau sanguin obstruait désormais à 50 % l’afflux de sang au système digestif. La suppression de la thrombose avait probablement permis son extension dans l’artère. Cette situation est relativement rare chez les hommes de 44 ans, et les causes demeurent inconnues sans traumatisme accidentel.
Conformément au protocole, on m’a gardé à l’hôpital pour commencer une thérapie hypotensive et des anticoagulants afin de vérifier si la dissection se cicatriserait spontanément, car l’intervention chirurgicale comportait des risques considérables.
Quatre jours plus tard, un nouveau scanner révélait une dégradation importante de la dissection, l’obstruction atteignant désormais 70 % de l’artère. La situation était aggravée par l’extension de la dissection sur environ 20 cm, alors que les interventions chirurgicales impliquent habituellement un stent sur 4 cm. Les médecins ont donc conclu qu’une opération serait impossible. Ils ont opté pour renforcer les doses d’anticoagulants et me couper complètement l’alimentation par voie orale, bien que la cicatrisation spontanée devienne une hypothèse peu probable. Je me trouvais alors face à une probabilité très élevée de décès.
Le 15 août, jour de la Solennité de l’Assomption de Marie, j’ai reçu mon sixième et dernier sacrement, l’onction des malades. Mon épouse, ma sœur et moi avons alerté nos amis et connaissances, leur demandant de prier pour moi. Ce jour-là, mon épouse s’est rendue au Sanctuaire de la Sainte Vierge de la Révélation à Rome, priant Marie, Mère de Jésus et notre Mère, pour ma guérison.
J’ai été submergé par une multitude de témoignages de prière provenant des quatre coins du monde. Pour la première fois de ma vie, j’ai pris conscience de la force de la prière « pour les autres », dont j’avais peu expérimenté la puissance auparavant.
J’ai également contacté un ami cher, un Libanais rencontré à Saint Germain, qui m’a proposé, deux jours plus tard, le 17 août, de me confier à Saint Charbel et de commencer, avec lui et tous mes amis en même temps, une neuvaine à ce saint thaumaturge libanais. Ne le connaissant pas, j’ai découvert en ligne de nombreux miracles qu’il opérait chaque jour, notamment pour guérir des malades sans espoir de survie.
Il a aussi pris contact avec un ami à Rome, qui est venu me rendre visite à l’hôpital et m’a apporté l’huile de Saint Charbel, provenant de son cercueil au Liban et souvent utilisée pour bénir les malades. J’ai commencé à appliquer cette huile sur mon ventre tous les jours pendant la neuvaine.
Le 21 août, un nouveau scanner a montré que la dissection continuait de s’aggraver, avec une obstruction de l’artère en état préocclusif, menaçant l’afflux sanguin vers l’intestin. Aucun espoir ne restait, le temps était compté. L’équipe médicale, convoquant mes proches en ma présence, a suggéré que le risque de décès était désormais presque total et équivalent entre non-intervention et intervention chirurgicale. Ils préconisaient finalement d’opérer pour tenter de créer une « chambre de décompression » intérieure à l’artère par l’apposition d’un stent. Une tentative désespérée, car aucune personne dans le monde n’avait jamais survécu à une intervention sur une dissection aussi étendue, comme ils me l’ont dit. L’opération a été fixée à deux jours plus tard, le 23 août.
J’ai alors pris la décision d’arrêter de prier pour moi (de nombreux amis le faisaient déjà) et de concentrer ma prière, incluant la neuvaine à Saint Charbel, pour le confort et la guérison des autres malades hospitalisés avec moi. J’ai découvert la beauté de prier pour les autres.
Durant une longue journée, j’ai ressenti une incroyable tranquillité d’esprit : je me préparais à rencontrer Jésus. Je m’abandonnais à Lui, convaincu qu’Il penserait à mon épouse et aux enfants. Je n’étais plus en mesure d’agir.
Le matin de l’opération, à mon réveil, un changement d’avis troublant m’a envahi : « Mon Dieu, je ne peux pas partir ! Je ne veux pas que mon épouse et mes enfants tombent dans le désespoir et l’inconfort ! Fais-le pour eux, pas pour moi, je t’en prie ! »
L’opération, sous anesthésie totale, a duré 4 heures. Un stent a été posé sur une longueur de 8 cm au milieu des 20 cm de dissection, contrairement aux 4 cm habituellement nécessaires pour ce type de cas. À la sortie du bloc opératoire, les chirurgiens ont déclaré l’opération réussie, affirmant à mon épouse qu’ils avaient été « guidés » pendant l’intervention (utilisant l’expression « Dieu y a mis sa main »). Cependant, le pronostic vital restait engagé car le stent pouvait produire l’effet inverse de celui escompté : boucher l’artère en amont ou en aval.
Le lendemain, 24 août, je suis de nouveau entré au bloc opératoire pour traiter une hémorragie au niveau de l’artère humérale gauche, qui avait été la voie d’accès pour la pose du stent. Cette opération était relativement simple et peu risquée.
J’ai été hospitalisé en réanimation pendant plusieurs jours. Cinq jours plus tard, mon alimentation par voie orale, suspendue depuis 15 jours, a été réintroduite. Mes souffrances étaient cependant encore lourdes : douleurs intenses et fièvre élevée dont les médecins n’arrivaient pas à déterminer la cause.
L’ami libanais qui m’avait apporté l’huile de Saint Charbel m’a laissé un message vocal via WhatsApp le 25 août. Ce n’est que quelques jours plus tard que, ne sachant pas que j’avais été opéré, j’ai découvert qu’il avait fermé les yeux pendant une messe eucharistique à laquelle il avait participé le 23 août, à midi, heure de mon opération. Il a vu Saint Charbel à mes côtés, entouré d’une équipe de chirurgiens dans un bloc opératoire. Cela correspond à de nombreux témoignages de guérisons attribuées à l’intercession de ce grand Saint. Il a également semblé recevoir une promesse : il fallait patienter quatre à cinq jours !
Le 31 août, je suis sorti de la réanimation et transféré au service de chirurgie vasculaire pour poursuivre les thérapies et ma convalescence. Mon épouse et les enfants ont dû rentrer en France en raison de la rentrée scolaire. Pour eux, cela a été un moment très difficile : me quitter sans certitude de pouvoir me revoir était un déchirement inexprimable.
Le 4 septembre, un nouveau scanner a été planifié pour contrôler le déroulement post-opératoire, donnant enfin un résultat positif : l’état de l’artère montrait une nette amélioration, la fausse lumière ayant régressé à environ 70 %, et la perméabilité des vaisseaux périphériques ayant été partiellement mais significativement restaurée (environ 30 %). Le stent était bien implanté et « faisait son travail » correctement.
LE PRONOSTIC VITAL N’ÉTAIT PLUS ENGAGÉ. L’équipe des chirurgiens a déclaré que je pouvais probablement mener une vie presque normale, sous réserve d’importantes adaptations alimentaires et de style de vie, et que je devrais les surveiller de très près par scanner tous les un à trois mois. Ils ont précisé que la situation ne s’améliorerait guère davantage.
Je souffrais toujours d’une infection bactérienne accompagnée de fièvre élevée, qui a duré jusqu’à mi-septembre. Les douleurs abdominales demeuraient assez fortes, mais ont progressivement diminué jusqu’à disparaître complètement.
Le 19 septembre, 43 jours après mon admission à l’hôpital, les médecins ont décidé que je pouvais sortir, suite à des hémocultures négatives et la disparition de la fièvre et des douleurs.
Je suis rentré chez moi en France, à Saint Germain, me serrant dans les bras de mon épouse et de mes enfants, le cœur débordant d’une joie indescriptible. C’était sans aucun doute le jour le plus beau de ma vie.
Un mois plus tard, comme prévu, le 18 octobre, je me suis soumis à un nouveau scanner de contrôle, avec une certaine appréhension. Incroyablement, la perméabilité de l’artère était presque totale ! Même les meilleures prévisions des chirurgiens avaient été largement dépassées. La situation ne justifiait plus des contrôles mensuels, et le prochain a été fixé à fin avril.
Lors des vacances de Noël 2023, nous sommes partis en famille à Rome, comme à l’accoutumée, pour célébrer les fêtes avec nos proches. Nous avons profité de l’occasion pour nous rendre ensemble au sanctuaire de la Sainte Vierge de la Révélation, où mon épouse avait prié le jour de l’Assomption. Juste en face du coin où elle s’était arrêtée en prière, nous avons découvert une statue de Saint Charbel qu’elle n’avait pas remarquée à l’époque. Ce Saint, si peu connu de nous, a manifesté sa présence de manière inattendue !
Au début d’avril 2024, nous avons participé en famille au pèlerinage diocésain à Lourdes. Aux pieds de la Vierge Marie Immaculée dans la Sainte Grotte, nous avons pleuré ensemble, la remerciant pour cette grâce.
Le scanner du 24 avril 2024 a révélé que la perméabilité de l’artère était restaurée à 100 % ! Plus aucun doute : c’est un miracle.
« Cela n’arrive pas qu’aux autres », dirait-on. Mais une nouvelle vie doit commencer pour moi. Je ne peux pas permettre qu’une semence aussi féconde ne trouve pas de terrain pour donner ses fruits. Ce soir, je vous demande de m’aider avec vos prières à devenir un humble petit instrument de cette fécondité.
Infiniment merci.